Ils naviguent dans les méandres d’un système
 Qui se sert d'eux, sans jamais les voir.
 Si ce n’est, parfois, tel un éclair fugace.

Ils marchent de service en service,
 Ont peu de temps pour s’adapter,
 Mais la constance de ceux qui savent travailler,
 Sans réclamer la lumière,
 Sans demander de faveur.

Il arrivent, et foncent à la tâche,
 Au milieu d’équipes parfois compatissantes, 
 Parfois redoutées.

Dans ce parcours morcelé,
 On les déplace tels des pions dociles,
 Ils deviennent quelquefois, 
  Le récepteur silencieux et par excellence,
 Des erreurs et fautes des titulaires.

Les tâches les plus rudes leurs sont confiées,
 Les consignes quelque peu contradictoires,
 Les missions parfois annulées,
 A la dernière minute,
 Frisant le mépris ,
 « Au cas où » le personnel titulaire se positionnerait,
 Les laissant dans l’attente, le doute 
Et impactant sans remord leur fin de mois.

Le salaire, lui, arrive toujours en décalé,
 Longtemps après l’effort fourni,
 Dans un océan de documents à signer,
 Contrats, formulaires, paperasses sans fin,
 Rappel constant de la précarité de sa place.

Pourtant, à travers couloirs inconnus et équipes changeantes,
 Sous des structures indifférentes aux effectifs réduits,
 L’intérimaire forge sa colonne intérieure,
 Que seule l’expérience sculpte.

Indispensables dans les métiers en tension,
 Malgré frustrations, invisibilité et paperasse,
 Ils avancent droits, lucides,
 Plus forts, plus sûrs encore,
 De leur valeur.

Au nom de la société, un dernier hommage:
 Comme lors de la Covid,
 Où vous fûtes les maillons forts de la chaîne       hospitalière,
 Triple big up à vous, intérimaires consciencieux
 Qui ne plantent pas.
 Pour votre engagement constant,
 Pour chaque mission accomplie,
 Avec dignité et bravoure.

Les plus sincères  le savent :
 VOUS FAITES PARTIE DE L'EQUIPE.